L’étude géophysique du parc éolien en mer
Au printemps 2018 la société GeoXYZ a réalisé une campagne géophysique au large de Dieppe et du Tréport pour le compte d’Eoliennes en Mer Dieppe Le Tréport (EMDT). A cette occasion, deux navires de la compagnie ont sondé les fonds marins de la zone du projet à la recherche de potentiels engins explosifs mais également de vestiges archéologiques. Nous sommes revenus avec Frédéric Dubois, dirigeant de GeoXYZ, sur les premiers enseignements de cette campagne géophysique.
Quelles sont les activités de GeoXYZ ?
GeoXYZ propose trois types d’activités, de différentes natures :
- Des recueils de données géophysiques et hydrographiques en mer,
- Le transfert de personnel par bateau pour les parcs éoliens offshore en mer du Nord,
- Des services de topographie en milieux difficiles.
C’est dans le cadre de nos missions de collecte de données géophysiques et hydrographiques que nous sommes intervenus pour le compte d’EMDT à l’été 2018.
Quel était l’objectif de la campagne géophysique sur la zone de Dieppe – Le Tréport ?
Cette campagne géophysique avait un double objectif : d’une part elle visait à sonder les fonds marins pour trouver de potentiels vestiges archéologiques et d’autre part elle cherchait à déterminer si de potentiels engins explosifs sont présents dans la zone.
Pour cette campagne géophysique, deux bateaux d’étude ont été mobilisés. Le premier pour réaliser de la bathymétrie (cartographie des fonds marins) et des études sismiques en trois dimensions. Le second pour réaliser la détection magnétique d’objets dont certains peuvent potentiellement être des objets explosifs.
Quels sont les premiers enseignements de cette étude ?
Les données récoltées ont été traitées par GeoXYZ puis transmises par EMDT au DRASSM (Département de Recherches Archéologiques Subaquatiques et Sous-Marines) qui sera chargé de définir si oui ou non des vestiges archéologiques sont présents sur la zone. Les résultats pour cette étude ne sont donc pas encore disponibles.
Concernant la campagne de détection d’engins explosifs, les résultats ne seront fiables qu’après plusieurs étapes de traitement :
- En amont de la campagne, le porteur de projet a délimité, au sein de la zone du projet, les sous-zones à étudier pour la présence de potentiels engins explosifs (zones d’installation des éoliennes et des futurs travaux).
- A l’issue de la campagne, les premiers résultats ont montré la présence d’un certain nombre de potentiels engins explosifs dans la zone du projet. Toutefois, il est important de rappeler que tous les objets détectés ne correspondent pas à des explosifs puisque des ancres ou des outils métalliques de navigation abandonnés en mer peuvent être considérés comme de potentiels explosifs avant analyse.
Nos ingénieurs, accompagnés d’un expert de la guerre des mines de la Marine nationale, ont donc réalisé une première analyse pour écarter de l’ensemble des cibles détectées les objets qui ne constituent pas des explosifs. A l’issue de cette analyse une partie importante des cibles détectées ont pu être écartées.
D’autres études sont–elles envisagées suite à ces résultats ?
Les analyses des données récoltées doivent se poursuivre pour la partie engins explosifs. Une autre campagne sur site permettra de reconnaître chaque point identifié comme potentiellement dangereux. Des robots sous-marins télécommandés (ROV) seront alors envoyés sur zone. Ils seront équipés de caméras haute-résolution et d’un système de jetting (jet d’eau à haute pression) pour aller débusquer les potentiels engins explosifs qui seraient ensevelis sous le sable. Si engin explosif il y a, c’est la Marine nationale qui prendra la décision du traitement approprié à mettre en place, comme un déminage par exemple.
Crédits photo : GéoXYZ