EMDT poursuit ses études environnementales
Entretien avec Florence Simonet, directrice Autorisation administrative & Environnement d’Eoliennes en Mer Dieppe Le Tréport (EMDT).
Florence Simonet, quel est le rôle de votre équipe depuis l’attribution de l’appel d’offres en juin 2014 ?
Depuis la fin de l’été 2014, les études initiées depuis 2005 ont été poursuivies et de nouvelles expertises et campagnes d’observation in situ ont été engagées en vue d’affiner plus encore notre connaissance de l’état initial de l’environnement avant la construction du projet. Il s’agit de l’environnement au sens large car nous intégrons non seulement l’état écologique des écosystèmes mais aussi l’appréhension des usages du territoire avant l’installation du projet, en particulier les activités de pêche professionnelle.
Pourquoi ?
Parce que nous devons construire nos projets dans la durée, nous devons démontrer que notre projet ne porte pas atteinte à cet « environnement ». Il est par conséquent indispensable de le connaitre dans toutes ses dimensions et d’établir quels en sont les enjeux. C’est sur cette base que nous évaluerons les effets potentiels de notre projet et que nous définirons les mesures pour éviter, réduire ou compenser les impacts qu’ils pourraient avoir sur l’environnement.
En quoi les études réalisées jusqu’ici consistent-elles ?
Depuis deux ans, mon équipe mène des études pour identifier l’ensemble des compartiments biologiques ainsi que les activités existantes à différentes échelles territoriales :
- Des campagnes d’observation des oiseaux et de la mégafaune marine (mammifères marins, grands pélagiques…) ont été effectuées par bateau, avion, radar ainsi que depuis la côte afin d’établir les comportements de ces espèces (phénologie, migration, reproduction, nourrissage,…) dans la zone étudiée ;
- Des campagnes de pêche scientifique se poursuivent pour évaluer l’état de la ressource halieutique (poissons, mollusques et crustacés) ;
- Des campagnes de prélèvement du benthos sont menées pour caractériser le milieu et les espèces du fond marin et pour aller plus loin nous finançons une thèse « Approche écosystémique d’une future zone d’implantation d’un champ d’éoliennes en Manche orientale : exemple du site de Dieppe – Le Tréport »;
- Des mesures acoustiques sous-marines et aériennes sont effectuées afin de modéliser les bruits générés lors de la construction puis l’exploitation du parc éolien ;
- Des photomontages et une analyse paysagère ont également été réalisées ;
- Enfin, des études pour évaluer les impacts socio-économiques du projet sur l’économie locale, le tourisme, la pêche professionnelle ainsi que plus largement sur les autres activités existantes en mer.
Quelles sont les prochaines étapes pour votre équipe ?
Les études que nous réalisons visent à être compilées dans un document transverse dénommé « étude d’impact » qui doit être soumis avec les demandes de permis au plus tard en juin 2017 selon le cahier des charges. Mise à disposition du public dans le cadre de l’enquête publique, cette pièce maîtresse des dossiers de demandes d’autorisations doit permettre au maître d’ouvrage de présenter son projet, les impacts de ce dernier ainsi que l’ensemble des mesures qu’il s’engage à mettre en œuvre pour les éviter, les réduire et le cas échéant les compenser.
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